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Interview de Yann Casanova, créateur de Fidall, l’application qui dématérialise les cartes de fidélité

11 Avr

Les cartes de fidélité et les consommateurs, quelle histoire ! Collection d’étoiles ou de points, bons de réduction ou cadeaux à la clé, les cartes de fidélité sont aujourd’hui encore l’élément majeur dans la fidélisation des consommateurs. Les marques l’ont bien compris et n’ont cessé de développer ce « service ».

La réponse aux oublis … Qui n’est jamais arrivé à la caisse en étant déçu d’avoir oublié sa carte de fidélité ? Tout le monde, évidemment … car un oubli signifie un non-gain de points et donc un retard dans la réception du cadeau. Tout un programme n’est-ce pas ? Mais à tout problème sa solution. C’est en partant de cette logique que Fidall a été lancée en juillet 2010. Fidall, c’est quoi ? Il s’agit d’une application mobile qui propose la dématérialisation de plus de 340 cartes de fidélité. Au lieu de chercher dans son portefeuille au risque de toutes les faire tomber, il suffit de sortir son téléphone et le tour est joué ! Pour utiliser l’application librement, il suffit d’enregistrer les cartes de fidélité via leurs numéros. En l’espace de moins d’un an, ce sont déjà 250 000 individus qui ont téléchargé Fidall.

Les plus de FidallCertes, il est possible d’enregistrer les cartes que l’on a déjà dans l’application. Cependant, l’innovation réside dans le fait qu’il n’est plus indispensable de remplir un formulaire d’adhésion en point de vente pour souscrire une carte de fidélité. En effet, Fidall permet d’adhérer automatiquement depuis le mobile à de nouvelles cartes de fidélité. Par ailleurs, au-delà du service « carte de fidélité », Fidall donne la possibilité à l’utilisateur de consulter son solde de miles. Et ce n’est pas tout ! L’application marque son territoire en pratiquant la géolocalisation. En effet, il est possible de retrouver un magasin sur le plan si la carte de fidélité qui y est associée est enregistrée. Enfin, Fidall se démarque aujourd’hui en intégrant directement Facebook Places, ce qui permet à l’individu de faire un check-in dans le magasin où il se trouve.

L’interview de Yann Casanova, directeur de Fidall

Curiosités Marketing : Je suppose que vous êtes à l’origine de ce projet. Pourriez-vous me parler de votre parcours ? Comment avez-vous eu l’idée de lancer Fidall ?

Yann Casanova : J’ai une douzaine d’années d’expérience marketing, à la fois en agence et en entreprise. L’idée de Fidall m’est venue il y a un an et demi à l’occasion du lancement du programme de fidélité de l’enseigne Nicolas. Le commerçant m’a donné le formulaire d’adhésion 4 ou 5 fois avant que je le remplisse enfin, et lorsque j’ai reçu ma carte de fidélité, je l’avais rarement sur moi au moment de passer en caisse. Je me suis dit qu’il pouvait être intéressant de faciliter l’adhésion à de nouvelles cartes, en garantissant aux porteurs d’avoir toujours la bonne carte au bon moment.

Curiosités Marketing : Depuis juillet 2010, à quel moment a eu lieu le pic de téléchargements ?

Yann Casanova : Fidall a connu plusieurs pics de téléchargements. Tout d’abord à son lancement, au mois de juillet dernier lorsque l’application a été propulsée dans le top de l’App Store et qu’elle y est restée plusieurs jours. Ensuite lors d’un passage TV sur M6 dans l’émission 100% Mag en novembre, et enfin plus récemment en mars à l’occasion de notre première campagne marketing. En effet, il est important de noter que la notoriété de Fidall s’est construite en grande majorité grâce au bouche à oreille.

Curiosités Marketing : Quels sont vos objectifs à court terme d’ici juillet et à moyen terme ?

Yann Casanova : Compte tenu de l’intérêt que portent les mobinautes à notre application, nous avons prévu de renouveler les opérations de communication, afin de faire connaître Fidall. Notre objectif est de maintenir notre leadership en matière de dématérialisation des cartes de fidélité. Fidall est aujourd’hui la seule application qui couvre toute la chaîne. Au delà du simple enregistrement des cartes dans le mobile, Fidall propose aussi un outil de géolocalisation des enseignes, la consultation des soldes de points de certaines cartes et surtout l’adhésion automatique à de nouveaux programmes.

Curiosités Marketing : Quelles sont vos ambitions, les évolutions que vous voudriez donner à l’application (social shopping) ?

Yann Casanova : Nous souhaitons proposer prochainement aux utilisateurs de recevoir des offres et bons plans correspondants à leurs cartes de fidélité. Le m-couponning est une attente des mobinautes mais nous ne pensons pas qu’il suffise de proposer des réductions géolocalisées, sans affinités pour l’utilisateur. Fidall souhaite permettre aux enseignes de prolonger la relation client par l’intermédiaire du canal mobile. En ce qui concerne les aspects sociaux, Fidall propose déjà le partage sur Facebook et Twitter, mais surtout, c’est une des rares applications à date qui permette le check-in dans Facebook Lieux.

Curiosités Marketing : Pour finir, quel est le taux de transformation sur Fidall ? Combien de personnes ayant téléchargé l’application l’utilisent vraiment ?

Yann Casanova : L’application Fidall est gardée par 75% des personnes qui la téléchargent. 75% des utilisateurs de Fidall l’utilisent au moins une fois par mois. Les utilisateurs possèdent actuellement en moyenne un peu moins de 5 cartes de fidélité, et ont donc déjà enregistré plus d’un million de cartes. Les pics d’utilisation se situent les samedis et premiers jours de soldes.

L’avis de Curiosités Marketing

Ce qui m’a frappé dans cette interview est la réponse à la dernière question posée à Yann Casanova. Les utilisateurs ont en moyenne 5 cartes de fidélité sur Fidall. Or, en réalité, de nombreuses personnes en ont plus de 10, ce qui représente un potentiel très important. De plus, la dématérialisation des cartes de fidélité répond aux enjeux majeurs des distributeurs quels qu’ils soient : multicanalité de la diffusion d’informations, gestion de la relation-client, développement durable. Fidall est une application qui mérite d’être approfondie d’un point de vue des enseignes. On peut facilement imaginer de recevoir des bons de réductions en push lorsqu’on passe à proximité d’un magasin d’une des enseignes de notre portefeuille de cartes de fidélité ou encore de pouvoir laisser des avis sur la qualité du service dans un point de vente, une rupture de stock dans une taille, etc …

Merci encore à Yann Casanova pour avoir répondu à mes questions et n’hésitez pas à retrouver Fidall sur Facebook et Twitter.

Facebook intègre la VOD en partenariat avec Warner Bros et crée un nouveau concept : le social viewing

11 Mar

Mon dernier article concluait avec une affirmation : Facebook se développe sans cesse et ce n’est que le début. En voilà une énième preuve. Cette semaine, Facebook a annoncé sa collaboration avec Warner Bros dans le cadre de son entrée sur le marché de la VOD.

Facebook a inauguré mardi aux USA un nouveau service : la location et le visionnage de films par le biais du réseau social. Ces films pourront être visibles en illimité pendant 48 heures à partir des fan pages pour 30 crédits Facebook, soit 3$. A ce prix, le visionnage est limité à un seul compte, le film ne pourra donc pas être prêté. Devenu incontournable et visité quotidiennement par des millions d’utilisateurs, Facebook est aujourd’hui un enjeu crucial pour un grand nombre d’entreprises. C’est dans le cadre du développement de la distribution numérique que Warner Bros a envisagé ce partenariat. En effet, il est aujourd’hui essentiel de mener une distribution multicanale pour capter la plus grande partie des consommateurs. Les deux parties ont conclu un accord selon lequel Facebook rétrocède 70% des recettes à Warner Bros et fait alors une marge de 30%. Le premier film disponible est Batman : The Dark Night. Atuellement, seuls les américains bénéficient de ce nouveau service et, s’il fait ses preuves, le reste du monde pourra bientôt en profiter !

Au delà du simple besoin auquel ce service répond, l’enjeu est une nouvelle fois social. En effet, avec cette offre inédite, Facebook lance une nouvelle tendance. Après le social shopping ou encore le social gaming, place au social viewing ! Par le biais des commentaires, les éditeurs de contenus pourront connaître les avis des consommateurs au moment où ils consomment. Par ailleurs, ceux-ci pourront recommander un film ou à l’inverse le déconseiller. Quant aux éditeurs de contenus, ils pourront connaître leurs typologies de consommateurs plus précisément. Cette notion de social viewing représente ici l’avantage concurrentiel principal de Facebook par rapport aux autres acteurs de la VOD.

En France, une étude récente indique que les français consomment de plus en plus de la télévision et ce sont les 15-24 ans qui la consomment via des canaux différents (téléviseur, ordinateur, mobile). Le service de VOD de Facebook semble donc très prometteur en France.

Et si le F-commerce était la tendance de 2011 ?

3 Mar

Après le E-commerce et le M-commerce, le F-commerce !

Vous avez découvert le e-commerce au début des années 2000 (e pour électronique) puis le m-commerce (un article par ici) plus récemment (m pour mobile). Aujourd’hui, la tendance qui se profile dans les mois et années à venir est au f-commerce (f pour Facebook). Et oui, après avoir servi de plateforme de réseautage, puis d’élément de communication pour les marques, Facebook devient aujourd’hui un canal de distribution. Actuellement, il est uniquement possible de créer un onglet qui redirige vers un site de e-commerce. Cependant, à court et moyen terme, il est fortement envisageable que Facebook crée un réel espace de distribution au sein des pages fans.

En route vers le shopping participatif


On parle souvent du social shopping. Cette tendance est née avec les forums et les sites d’avis de consommateurs. Depuis l’origine de la société de consommation, les individus partagent leurs avis et influencent d’autres personnes. Cependant, la dimension communautaire induite dans les réseaux sociaux accélère le processus de prise de décision d’achat. En effet, tout est beaucoup plus rapide car le consommateur est fan d’une page, il n’est donc plus à conquérir car est déjà convaincu par la marque ou le produit. Ensuite, il se renseigne, achète et donne son avis sur cette même page. Le cycle est donc bouclé beaucoup plus rapidement et l’influence sur les autres personnes se fait de manière désintéressée mais réellement dans une volonté d’information.

Les innovateurs

Certaines entreprises, françaises et américaines, ont vu dans cette tendance un intérêt à créer des applications dédiées à être insérées à une page fan Facebook. Boosket (France), qui vient tout juste de faire une levée de fonds, permet aux utilisateurs de Facebook de faire des achats sans quitter le réseau social. Shopping Box de Lengow permet non seulement de faire des achats, mais également de payer avec Paypal et de créer des listes de cadeaux. Grâce à des applications comme celles-ci, ce sont aujourd’hui plus 1000 boutiques qui sont présentent sur Facebook : Naf Naf, Pixmania, Castorama ou plus récemment La Redoute.

Des avantages pour tous

Rares sont les innovations qui satisfont les acteurs, les clients et les consommateurs. Et pourtant, le F-commerce présente des avantages pour toutes les parties prenantes. En effet, Facebook est complètement gagnant car son offre est de plus en plus large et se complète de plus en plus à elle-seule. Pour les entreprises et leurs marques, cela présente l’avantage considérable de pouvoir accéder aux profils de consommateurs et d’acheteurs les plus précis. Et pour l’internaute, on peut également y voir quelques atouts comme le fait de pouvoir s’informer, consommer et partager depuis un même site. C’est aussi un moyen d’être informé et de pouvoir bénéficier plus rapidement des nouveautés, promotions et ventes privées.

Et après ?

Facebook devient un outil à part entière où l’on peut réseauter, chercher de l’information, créer du contenu, s’affilier à ce que l’on consomme, acheter, influencer, informer, communiquer, échanger, partager … bref, tout ce que nous faisons partout ailleurs sur le web. Next step ??? Facebook deviendra-t-elle une marque-mère qui se déclinera en plusieurs marques-filles : Facebook Encyclopédies, Facebook Messages (un article par ici), Facebook Commerce … Le tout sous une même URL. Assisterons-nous à une révolution dans l’architecture des sites internets globaux ?

Social shopping et social styling, l’avenir de la consommation online

22 Sep

Pas d’actualité intéressante aujourd’hui mais le temps d’écrire un article alors j’en profite pour traiter un sujet qui m’intéresse depuis quelques temps déjà mais que j’hésitais encore à traiter vu sa complexité.

Le social shopping … La tendance communautaire est maintenant ancienne à l’échelle de l’existence du web 2.0 mais ce qui est beaucoup plus récent est l’application de cette dimension sociale au e-commerce. En réalité, l’intérêt de ce concept est de reproduire à l’identique sur le web les habitudes réelles des consommateurs. Traditionnellement, les individus communiquent beaucoup entre eux pour s’échanger un avis, la connaissance d’un prix ou encore des informations sur les qualités organoleptiques d’un produit. Le social shopping apporte cette habitude au e-commerce et permet ainsi aux utilisateurs d’acheter en toute connaissance de cause comme dans la vie réelle. Quant aux marques, elles bénéficient des retours des consommateurs qui leur permettent d’adapter leur offre. Elles jouent ainsi sur le pouvoir de recommandation des internautes.

Au delà de l’acte d’achat, il y a la notion d’utilisation du bien. Dans le prêt à porter par exemple et particulièrement chez les femmes, malgré la recommandation par ses pairs permettant la validation de l’achat, le second « dilemme » qui intervient est la manière de le porter. Traditionnellement, dans la vie réelle, la femme ou la jeune fille essaye son nouvel achat et a besoin de réassurance en sollicitant l’avis d’amies, de maris, de parents ou autres. De plus en plus, le web 2.0 apportera cette solution via ce qu’on appelle le social styling. En effet, même sur Internet, il est dorénavant possible d’obtenir un avis. Le site Fashism est un des premiers sites en la matière et propose aux personnes postant des photos d’être jugées par les internautes. En réponse à la question « Ca me va ? », deux possibilités : « J’adore » ou « Je déteste » avec possibilité d’argumenter.

De plus en plus, la dimension communautaire parait inévitable pour les consommateurs. Elle se développe de plus en plus et le mot « social » semble être après « experience » un des mots les plus utilisés à l’instar du social shopping mais également du social gaming par exemple. Il me semble que cette tendance favorise certes les relations entre les humains mais incite également ces mêmes individus à être de plus en plus assistés et de moins en moins personnels et sûrs d’eux. En effet, ce besoin de faire valider l’acte d’achat et l’acte d’utilisation nous fait tendre selon moi une société moins écléctique, plus standardisée.